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dimanche 8 avril 2018

Avis express #2


Hello vous !

Le format d'avis express m'ayant plutôt convenu la première fois, je réitère l'expérience aujourd'hui avec mes trois dernières lectures !
Ce type d'article convient plutôt bien au rythme effréné de mes dernières semaines et à ma tendance un peu brouillonne..
En espérant qu'il vous intéresseront, je vous laisse avec mes avis :) 



      


Quand j'étais quelqu'un d'autre - Stéphane Allix
(infos)

Pas un livre vers lequel je me serais spontanément tournée. Une découverte faite lors du club lecture auquel je participe et qui m'a donné envie de m'y plonger.

Lorsque j'étais quelqu'un d'autre est un récit autobiographique, un témoignage, durant lequel on suit Stéphane Allix dans une quête identitaire qui nous mènera à travers les époques et les pays.
Les découvertes s'enchaînent à petits pas, nous rapprochant des réponses que recherche l'auteur. Qui est-il vraiment ? Qu'à t-il réellement vécu ?

C'est une histoire très intéressante des points de vue historique et spirituel.
On en apprend beaucoup sur la Seconde Guerre Mondiale et notamment sur la Pologne à ce moment là. On sent l'énorme travail de recherche derrière le récit avec les nombreuses factions et sections spéciales de soldats évoquées. Les détails sont très présents que ce soit sur les lieux ou les événements, on a parfois l'impression d'être devant un documentaire tant c'est renseigné.

En ce qui concerne le sujet central, la réincarnation, on est face là aussi à un témoignage très intéressant. Stéphane Allix évoque tout ce que cette sensation peut impliquer d'un point de vue émotionnel. Au-delà de la quête du savoir, concernant qui on est réellement, ou du moins la personne que l'on a été, il aborde aussi les sentiments de dépossession de soi, de culpabilité qui peuvent venir avec. 
Dans un cas comme le sien où "son âme" précédente a commis d'irréparables actes, dans quelle mesure cela peut influer sur notre présent ? Peut-on hériter de cette violence inhérente à cette personnalité ? Cet héritage fait-il de nous une mauvaise personne, dont la noirceur se révélera un jour ?

C'est un réel voyage, au sens propre et au figuré, dans lequel on a aussi hâte que l'auteur de connaître l'étape finale. Cet ouvrage ce sont aussi des rencontres, avec soi-même, son autre, ses proches, et tous ceux qui interviendront de près ou de loin dans cette quête de/des identité(s). Certains passages sont très émouvants, notamment les entrevues avec la famille d'Alexander, le soldat SS dont il est la réincarnation. Que ce soit un sujet auquel vous êtes ou non réceptif, ce livre vous ouvrira l'esprit et éveillera forcément votre curiosité.

Je suis cependant obligée de noter quelques longueurs qui, pour ma part, ont un peu fait retomber l'enquête par moments et fait traîner cette lecture sur tout le mois de février.. (même si mon rythme général y est aussi pour quelque chose).


mardi 24 janvier 2017

Chronique lecture #77 - Antéchrista / Amélie Nothomb


Editeur : Livre de Poche
Prix : 5,30€
Nombre de pages : 151p.
Genre : Contemporain 
Résumé :
Avoir pour amie la fille la plus admirée de la fac, belle, séduisante, brillante, enjouée, audacieuse ? Lorsque Christa se tourne vers elle, la timide et solitaire Blanche n'en revient pas de ce bonheur presque écrasant.
Elle n'hésite pas à tout lui donner, et elle commence par l'installer chez elle pour lui épargner de longs trajets en train. Blanche va très vite comprendre dans quel piège redoutable elle est tombée. Car sa nouvelle amie se révèle une inquiétante manipulatrice qui a besoin de s'affirmer en torturant une victime. Au point que Blanche sera amenée à choisir : se laisser anéantir, ou se défendre.

 
• Une histoire qui ne m'a pas convaincue
C'était mon premier Amélie Nothomb, j'en attendais donc pas mal étant donné la réputation de l'auteure notamment vis-à-vis d'une de mes amies. 
Malheureusement, ç'a n'a pas été une réussite avec moi
J'avoue ne pas avoir saisi le but de l'histoire, sa fonction. On a part d'un point A pour aller vers un B mais sans réelle évolution, sans rebondissements particulier. On suit nos deux personnages principaux, la relation entre elles dont on comprend rapidement les tenants et les aboutissants... Alors certes, on ressent de la surprise, de l'incompréhension voire même parfois de la colère mais sans objectif particulier. J'ai eu une impression d'inachevé ou de lire un morceau d'un autre roman.
Alors certes on aborde des thèmes importants de l'âge adolescent, la jalousie, la comparaison, la découverte du corps, la relation avec les parents... mais tout cela assez survolé malgré tout.

• Des personnages qui m'ont laissée plutôt indifférente
Que ce soit Blanche ou Christa, je ne me suis pas attachée aux personnages, difficile de s'attacher à Christa me direz-vous, je vous l'accorde. Cependant j'aurais pensé m'attacher à Blanche, triste victime de la perversité de Christa et transparente pour ses parents. Ça n'a malheureusement pas été le cas, dans le sens où je l'ai trouvé trop apitoyée sur elle, et presque arrogante parfois au final.
Je précise tout de même que je n'ai pas été insensible aux parents de Blanche, qui eux m'ont exaspéré. Fermés, aveuglés, munis d'une facilité à rabaisser leur fille... brrr, ils m'ont bien souvent mis hors de moi.

•  Un aspect qui m'a tout de même intéressée
En revanche, vous le savez peut-être à travers mes lectures, j'aime les histoires qui abordent la psychologie. Ici, on assiste a une forme pour moi de perversion narcissique; Christa met tout le monde de son côté, aux dépends de Blanche qu'elle rabaisse en permanence. Elle est assez intelligente pour que rien ne se remarque et pour faire paraître Blanche jalouse, possessive, et quelque peu folle. C'est un sujet qui m'intéresse énormément puisque ce mécanisme m'impressionne toujours et que j'aime en apprendre plus sur lui, j'aime donc lire des romans qui en parlent. Je trouve qu'Amélie Nothomb l'a traité de manière réaliste.

Bref, vous l'aurez compris, j'ai été assez déçue. Cependant, il garde la moyenne car j'ai tout de même apprécié découvrir le style d'Amélie Nothomb, original, qui m'a plu. Je retenterai donc avec un autre roman de cette auteure, certainement pas tout de suite, mais à l'occasion.
N'hésitez pas à me dire si vous l'avez lu, ce que vous en avez pensé, si je suis passée à côté de quelque chose et surtout, quel Nothomb vous me conseillez!

dimanche 15 janvier 2017

Chronique lecture #76 - Le syndrome du papillon / Maxence Fermine


Editeur : Michel Lafon
Prix : 16,95€
Nombre de pages : 252p.
Genre : Contemporain
Résumé :
Hugo Mars, 17 ans, n'est pas un adolescent comme les autres. Atteint d'un mal étrange, le syndrome du papillon – il est incapable de faire des choix –, il est interné en hôpital psychiatrique après avoir voulu sauter d'une fenêtre du lycée.
Mais la vie est parfois surprenante. Car c'est justement dans cet établissement pourtant réputé difficile qu'il fait la plus belle rencontre de son existence. Celle de Morgane Saint-James, une jeune fille aux cheveux roux et aux yeux verts perçants, gothique et lunaire, qui ne s'intéresse qu'aux génies.
Hugo tombe aussitôt sous son charme et, grâce à sa compagnie, reprend peu à peu goût à la vie.
Mais un jour la jeune fille quitte l'hôpital sans laisser d'adresse, et Hugo décide de la retrouver coûte que coûte. S'ensuit alors une folle odyssée dans Paris, à la recherche de cette fleur sauvage qui a su apprivoiser son cœur.

Tout d'abord je remercie Livraddict et les éditions Michel Lafon pour ce partenariat qui m'a permis de découvrir un nouvel auteur et un roman que j'ai beaucoup apprécié.

•  Un style particulier qui m'a beaucoup plu
Ce que j'ai le plus aimé dans ce roman est très certainement le style de l'auteur. Nous sommes dans la tête du narrateur, Hugo, adolescent ayant subi un épisode de forte dépression et nous racontant son quotidien dans un hôpital psychiatrique (décidément! (cf mon avant dernière chronique). Malgré cette situation le style n'est pas tragique ou dans le pathos, bien au contraire. 
J'ai trouvé le tout léger, aérien. Hugo est un vrai rêveur, un adolescent qui ne demande qu'à vivre simplement. Je pense que c'est aussi pour ça que le roman a résonné en moi, puisque ce sont des traits de caractère dans lesquels je me suis retrouvée, que ce soit maintenant ou à son âge.
L'écriture est douce, on est proche du roman initiatique pour moi dans le sens où Hugo apprend beaucoup durant cette histoire, que ce soit à l'hôpital ou en dehors. 
J'ai beaucoup aimé le style lorsque le narrateur parle de sa rencontre et par la suite de son amour, pour Morgane. Pour lui, elle est comme un ange tombé du ciel, trop intelligente, trop belle pour être vraie. Leur histoire d'amour, bien qu'elle soit classique dans le côté coup de foudre adolescent, m'a touché. Elle est pure et atypique, Hugo est tellement sous le charme de Morgane qu'il se sent pousser des ailes et qu'il est prêt à toutes les folies pour elle.
Cette relation est toujours décrite dans des phrases poétiques, ce qui pour moi a vraiment caractérisé ce roman. Il est dans l'ensemble emprunt de mélancolie, de rêve, ce qui m'a permis de passer un joli moment de lecture.

•   Des thèmes intéressants
C'est un roman qui aborde certains problèmes liés à la psychiatrie, notamment l'autisme, et plus particulièrement le cas Asperger, celui de Morgane. C'est un aspect que j'ai trouvé intéressant puisque dans un livre destiné aux adolescents ce sont des thèmes que je trouve important d'aborder. Notre protagoniste en est une bonne illustration à mon sens. Atypique, singulière mais intelligente, cultivée et sociable si on sait l'aborder, elle donne une bonne représentation de ce cas auprès d'un public jeune. Je trouve qu'on a un joli message de tolérance à travers elle. En effet, su Hugo ne la comprend pas forcément à 100%, il est charmé par son côté énigmatique, intéressé de mieux la connaître.

•   Un ensemble peut-être un petit peu trop en surface
La raison pour laquelle ma note n'est pas plus haute est que je suis restée un peu pour ma faim avec ce roman. Les sujets évoqués plus hauts auraient mérités d'être étudiés plus en profondeur, notamment le cas de Hugo qu'on nous explique mais dont on ne connait finalement par tellement les implications. J'ai trouvé aussi que tout ce que cette situation en hôpital implique en terme de relation familiale n'était pas du tout abordé. On a deux apparitions fortuites de parents, parfois du personnel médical, mais les adolescents semblent livrés à eux-mêmes. Je précise d'ailleurs, que le peu de fois où les adultes apparaissent, on aurait allègrement pu s'en passer dans le sens où ils sont vraiment clichés et munis d’œillères. Notamment la mère de Hugo, femme moralisatrice et fermée, qui peut malheureusement correspondre parfaitement aux idées que se dont les ados de leurs parents. J'ai trouvé cela un peu facile et dommage, quand un dialogue intéressant aurait pu avoir lieu.
De manière générale, cette histoire aurait mérité plus de pages, pour approfondir le côté psychiatrique, les relations ados/adultes et même la relation entre Morgane et Hugo.

Vous l'aurez compris, pour moi ce roman a été une belle découverte. Je n'ai vu cependant que des avis mitigés... Cela est peut-être dû au fait que ce livre était mon premier de l'auteur. J'ai vu beaucoup d'avis où les lecteurs étaient déçus par rapport aux autres ouvrages de l'auteur. Pour ma part, ce premier essai m'a donné envie de découvrir d'autres de ces œuvres à l'occasion. Si vous en avez à me conseiller, n'hésitez pas!

vendredi 6 janvier 2017

Chronique lecture #73 - L'instant précis où les destins s'entremêlent / Angélique Barbérat


Editeur : Michel Lafon
Prix : 17,95€
Nombre de pages : 428p.
Genre : Contemporain 
Résumé :
Une tache rouge sombre sur l’oreiller, juste sous les cheveux de sa maman morte sous les coups de son mari, le père de Kyle : voilà ce que le petit garçon a vu, à cinq ans… Comment peut-on vivre après cela ? Kyle se lance à cœur perdu dans la musique, que sa mère aimait tant… Vingt ans après le crime, leader d’un groupe rock à la mode, il est célèbre dans le monde entier. Mais inapte au bonheur.
Coryn, seule ?lle d’une fratrie de onze enfants, est tombée dans le piège ourdi par son père pour la sortir de la misère : épouser un homme riche, « fou amoureux » d’elle. Surtout fou. D’une jalousie maladive, d’une violence inouïe, il lui fait trois enfants et la coupe du reste du monde. Tous ses rêves se sont envolés.

Comment cette star internationale et cette prisonnière pourraient-elles se rencontrer ? Un accident de voiture va pourtant les réunir un instant, celui où les destins s’entremêlent. C’est suf?sant pour qu’ils se «reconnaissent » sans bien savoir pourquoi et se laissent attirer dans une toile amoureuse tissée au jour le jour, malgré l’éloignement, la peur pour elle et, pour lui, l’emprise d’un métier dévorant. Parviendront-ils à vivre ce que leurs sentiments leur inspirent ?

•  Une histoire qui commence sur les chapeau de roues...
Ce roman m'a happée dès le début. On suit un tout jeune garçon qui assiste impuissant à la souffrance de sa maman. On est tout de suite immergés dans cette famille perturbée où on veut comprendre ce qui arrive à cette femme et aider cet enfant. De plus, on est dans la tête de Kyle, ce garçon, ce qui rend ce début d'autant plus poignant car il voit sa maman souffrir sans savoir quoi faire, en se sentant totalement impuissant. Les premiers chapitres se terminent sur un événement qui vous donnent irrémédiablement envie de tourner les pages pour en savoir plus. Bref, j'étais conquise!

•... mais qui retombe un peu comme un soufflé
Malheureusement, cela n'a pas duré autant que je l'aurais voulu... On fait un saut dans le temps pour retrouver Kyle plus tard; où on découvre également le personnage de Coryn. On en apprend sur leurs vies, leurs histoires et on comprend que leurs destins vont se croiser. Postulat intéressant et qui me plaisait bien. Cependant, j'ai trouvé qu'on restait ensuite en surface avec cette histoire de rencontre. Elle est belle car fortuite, mais trop rapide pour moi, trop marquante tout de suite. 
Kyle s'identifie tout de suite à Coryn et elle se laisse facilement entraîner... Pourtant chat échaudé comme on dit... Bref, je crois que mon coeur de pierre a encore frappé mais la romance ne m'a pas convaincue. 
J'ai trouvé qu'ensuite elle prenait toute la place, prenant le pas sur la psychologie profonde des personnages, notamment de Coryn, cantonnée à la jeune fille issue d'une grande fratrie qu'on a marié dès qu'on a pu. J'ai trouvé qu'on allait pas assez loin avec elle, qu'on parlait d'elle seulement à travers son entourage. Quant à Kyle s'il m'a parfois touché, il m'a également un peu agacé, notamment vis-à-vis de sa soeur ou de sa petite amie, sur qui il se repose totalement sans tellement se soucier de leurs sentiments.

• Un ensemble tout de même intéressant et accrocheur 
Malgré tout c'est un livre que j'ai terminé sans rechigner et qui m'a tout de même plu, c'est seulement que j'en attendais vraiment plus. D'autant plus qu'il a été un coup de cœur pour beaucoup de gens. J'aurais aimé des personnages encore plus creusés et une romance plus percutante. Malgré tout, je suis sûre qu'il pourra plaire à un grand nombre d'entre vous car la plume est agréable et que l'histoire est une recette qui fonctionne.
De plus même si je les aurais aimé plus poussés, les personnages n'en restent pas moins attachants et on leur veux du bien, on est concernés par leur futur.
Le rythme est bon, notamment grâce à l'alternance des points de vue, qui permet d'être dans la tête des personnages, ce que j'apprécie beaucoup.
Je vous le recommande donc, si vous avez envie d'une histoire de destins qui se mêlent, accompagnée de tranches de vie heureuses comme difficiles.

mardi 13 décembre 2016

Chronique lecture #72 - Les derniers jours de Rabbit Hayes / Anna Mc Parlin


Editeur : Cherche Midi
Prix : 20€
Nombre de pages : 454p.
Genre : Contemporain / Drame
Résumé :
Quand Mia, que l’on surnomme affectueusement Rabbit, entre en maison de repos, elle n’a plus que neuf jours à vivre, même si elle refuse de l’accepter, tout comme ses proches qui assistent, impuissants, au déclin de leur fille, sœur, mère ou amie. Tous sont présents à ses côtés pour la soutenir : Jack et Molly, ses parents, incapables de dire adieu à leur enfant ; Davey et Grace, son frère et sa sœur, qui la considèrent toujours comme la petite dernière de la famille ; Marjorie, sa meilleure amie et confidente ; et enfin Juliet, sa fille de 12 ans, qu’elle élève seule. À mesure que les jours passent et que l’espoir de sauver Rabbit s’amenuise, sa famille et ses amis sont amenés à s’interroger sur leur vie et la manière dont ils vont se construire sans cette femme qui leur a tant apporté. Rabbit est au cœur de ce petit groupe et des préoccupations de chacun de ses membres. Si elle a perdu la bataille, celle-ci ne fait que commencer pour son entourage. Et Rabbit a quelques idées bien particulières pour leur faciliter la tâche. Mais très peu de temps pour les mettre en œuvre...

•  Une histoire qui vous prend aux tripes

Âmes trop sensibles, s'abstenir! Les derniers jours de Rabbit Hayes n'est pas le genre de roman duquel vous sortez indemne. Le sujet traité est malheureusement très actuel et sera susceptible de toucher n'importe qui de près ou de loin, ce qui va forcément le rendre poignant d'emblée. 
On se sent tout de suite concernés par l'histoire de Rabbit et de sa famille. Le sujet est de plus amené de manière subtile et délicate. L'histoire vous enveloppe et une fois qu'on fait connaissance avec les Hayes on a plus envie de refermer le livre
Ce roman a vraiment réussi à me toucher au plus profond de moi tout en gardant une hauteur et une pudeur incroyable. J'ai été vraiment émue, presque jusqu'aux larmes, ce que vous ne m'aurez jamais vu écrire jusqu'ici je crois. Ce roman est une réelle hymne à la vie, qui vous réveille, vous donne une sacrée claque et pousse à relativiser.


•  Un style addictif et original

Ce qui m'a le plus plu dans ce roman je pense, c'est la plume d'Anna Mc Parlin. Elle nous mène d'une manière inédite pour moi dans ce genre de récit. Loin de plonger dans le fatalisme ou dans le pathos, l'auteure se place au dessus du sujet en lui-même en se concentrant beaucoup sur les sentiments, le quotidien, les souvenirs mais aussi l'humour. J'ai trouvé ça tellement habile. Elle arrive a intégrer des moments qui nous font sourire dans un sujet qui est tout sauf drôle. 
Au delà de ça, l'écriture est bien sûr très touchante, Anna Mc Parlin sait justement doser les choses, vous toucher profondément sans aller dans le larmoyant. J'ai aimé la lucidité qui transparaît, ni Rabbit ni sa famille ne se font d'illusions sur sa santé, ils en parlent avec honnêteté même si c'est très difficile. Anna Mc Parlin réussit la prouesse de traiter un sujet aussi dur avec une plume des plus aériennes. J'entends par là une fluidité dans l'écriture, des phrases sans fioritures, qui suffisent à sublimer l'histoire.
La construction du roman est également un très gros point fort pour moi. On oscille entre le présent et les souvenirs de Rabbit, notamment avec Johnny son amour de jeunesse. Cette histoire est très belle, douce et empreinte de mélancolie. Ce genre de romance aux teintes sépia, qui se déroule au ralenti comme dans les films. Les deux périodes s'emboîtent parfaitement tant Johnny fait toujours partie intégrante de la vie de Rabbit mais aussi de ses proches.

J'ai également bien aimé les parties articles de blog distillées par l'auteur, qui donnent une touche résolument moderne et instantanée au récit, ils donnent à découvrir une autre Rabbit, plus franche, qui se dévoile. De manière générale j'ai adoré la découvrir à tous les stades de sa vie, voir son évolution au fil des années.

•  Des personnages totalement attachants

Rare dans un roman, j'ai adoré la totalité des personnages ici. La famille de Rabbit est incroyable, tantôt complètement abattue, tantôt remontée à bloc. Ils sont un modèle de bienveillance et de solidarité, quand l'un d'entre eux commence à flancher il y a toujours quelqu'un pour prendre le relais. Encore une fois, tout est justement dosé, ce qui rend les personnages extrêmement réalistes.Leurs réactions sont toutes différentes, ils ont leurs hauts et leurs bas, on peut totalement s'identifier à eux.
Ce sont le genre de personnages qu'on a du mal à quitter.J'aurais aimé suivre la famille de Rabbit encore longtemps.

Je ne suis pas sûre d'avoir réussi à 100% à vous décrire mes sentiments vis-à-vis de ce roman. Il m'a vraiment bouleversé et je m'en rappellerais des années à mon avis. J'ai l'impression d'avoir tout dit et de ne rien avoir abordé en même temps.
Je suis impatiente de découvrir de nouveaux écrits d'Anna Mc Parlin et je vous conseille absolument cette lecture qui saura vous toucher, vous donner espoir et relativiser.
Je lui attribue aisément le qualificatif de coup de coeur.

mercredi 16 novembre 2016

Chronique lecture #70 - Je m'appelle Léon / Kit de Waal



Editeur : Kero
Prix : 19,90€
Nombre de pages : 348p.
Genre : Contemporain
Résumé :
Leon, 9 ans, est un garçon courageux. Quand un jour sa mère n’arrive plus à se lever le matin, il s’occupe de son demi-frère Jake. Quand l’assistante sociale emmène les deux garçons chez Maureen au gros ventre et aux bras de boxeur, c’est lui qui sait de quoi le bébé a besoin. Mais quand on lui enlève son frère et qu’on lui dit que chez ses nouveaux parents il n’y a pas de place pour un grand garçon à la peau sombre, c’en est trop. Heureusement Leon rencontre Tufty, qui est grand et fort, qui fait du vélo comme lui et qui, dans son jardin, lui apprend comment prendre soin d’une petite plante fragile. Mais Leon n’oublie pas sa promesse de retrouver Jake et de réunir les siens comme avant. Le jour où il entend une conversation qui ne lui était pas destinée, il décide de passer à l’action…

• La réalité à travers les yeux d'un enfant
Si Je m'appelle Leon est une histoire qui m'a beaucoup touchée c'est parce que Leon m'a lui-même beaucoup touchée. Ce petit bonhomme plein de gentillesse, de bons sentiments, prêt à tout surmonter pour venir en aide à sa mère et son frère est forcé d'éveiller quelque chose en nous. Il élabore tout un stratagème qu'on suit comme une petite quête tout au long du roman, pour le comprendre à la fin. Tout est savamment orchestré pour arriver à son but,  j'ai trouvé ça bien pensé.
Leon est un enfant à part entière avec ses petites bêtises, son petit caractère mais son courage, sa motivation sans faille le rendent totalement attachant. Un de ceux auquel on a envie de porter de l'aide, qu'on a envie de guider et de prouver que tout peut s'arranger.
J'ai beaucoup aimé voir les choses à sa manière, simple. Le monde des adultes vient compliquer tout ce dont il aurait envie, alors que lui trouve des solutions toutes faites, irréalisables certes mais tellement évidentes pour lui. 
Leon est également un enfant en avance pour son âge, il a été obligé de grandir plus vite par la force des choses. Il analyse donc très bien le monde qui l'entoure, les actions et relations des adultes entre eux et envers lui. Il est très malin et ne se laisse pas duper. C'est aussi cela qui fait que je l'ai tant aimé.

vendredi 21 octobre 2016

Chronique lecture #67 - J'irai cracher sur vos tombes / Boris Vian


Editeur : 10-18
Prix : 6,40€
Nombre de pages : 210p.
Genre : Contemporain
Résumé :
Si vous le lisez avec l'espoir de trouver dans J'irai cracher sur vos tombes quelque chose capable de mettre vos sens en feu, vous allez drôlement être déçu.
Si vous le lisez pour y retrouver la petite musique de Vian, vous l'y trouverez. Il n'y a pas beaucoup d'écrits de Vian dont il ne suffise de lire trois lignes anonymes pour dire tout de suite : " Tiens, c'est du Vian ! " Ils ne sont pas nombreux, les écrivains dont on puisse en dire autant. Ce sont généralement ces écrivains-là qui ont les lecteurs les plus fidèles, les plus passionnés, parce que, en les lisant, on les entend parler.
Lire Vian, lire Léautaud, lire la correspondance de Flaubert, c'est vraiment être avec eux. Ils sont tout entiers dans ce qu'ils écrivent.Ca ne se pardonne pas, ça. Vian a été condamné. Flaubert a été condamné...

Je pense que c'est un des romans de ma PAL avec lequel j'avais la relation la plus passive-agressive possible, du genre "hééé j'ai trop envie de le lire" à "boouh je sais plus s'il me tente tant que ça". Ouais, la personne a quelques problèmes.
Le titre m'attirait particulièrement, mais l'envie de redécouvrir Vian aussi. En effet, j'ai lu L'écume de jours il y a bien longtemps et je ne m'en rappelle plus du tout, cependant ça n'avait pas été une super lecture de mémoire... Je voulais donc m'essayer à autre chose avec l'auteur.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est un roman à ne pas mettre entre toutes les mains, et qui sera loin de vous laisser indifférent. Si vous êtes gênés par les récits percutants, choquants, violents, je vous conseille de rester éloignés de ce roman.

En effet, on va osciller entre des scènes érotiques et des scènes violentes.  Le récit est en fait un long cheminement pour mener à une vengeance, que le personnage veux la plus douloureuse possible. Il a des comptes à régler et il compte bien en découdre, avec un comportement tordu et malsain assumé.

J'avoue avoir du mal à saisir l'intérêt d'autant de passages de ce genre. Certes ça sert le but dont je vous parle juste avant, mais autant de descriptions agressives étaient-elles vraiment nécessaires? Je pense notamment à une scène qui évoque clairement la pédophilie et qui m'a mise vous vous en doutez extrêmement mal à l'aise.
Autant pour certains personnages on comprends la présence de ces actes car ils conduisent au but du narrateur, autant pour d'autres ce n'a été que de l'ajout gratuit pour moi, et même totalement malsain pour la scène dont je vous parlais juste au dessus.

Bien sûr, on ne peut pas nier la beauté du style et l'habilité des phrases de Vian. C'est ce qui m'a fait continuer ce roman. La patte est reconnaissable entre mille et le style est pleinement assumé. C'est le genre de roman dont vous vous souvenez très longtemps, qui vous marque. 

Ce style contribue en revanche à une lecture très rapide. Le roman est court déjà, et l'écriture est prenante. Les pages défilent a une vitesse proportionnelle à notre sentiment de choc.

Voilà, c'était assez compliqué de parler de ce livre car il m'a laissé perplexe un bon moment... J'avais vraiment du mal à me situer, à savoir si j'avais aimé ou non. Je vous le conseille car c'est une oeuvre particulière, cependant, je le recommande à des lecteurs avertis et peu sensibles...!


mardi 11 octobre 2016

Chronique lecture #65 - Rock my world / Tennessee Halloway


Editeur : CreateSpace
Nombre de pages : 260p.
Genre : Contemporain
Résumé :
Quinn et Clayton Williams sont d'anciens enfants-stars musiciens. Aujourd'hui, ils ont tous les deux la trentaine et continuent leur carrière à l'abri des regards indiscrets.
Aileen Spencer vient tout juste de terminer une tournée épuisante. Motivée par sa passion pour l'art des Williams, elle a réussi à percer grâce à Internet et vit désormais de son amour pour la musique.
Quand les chemins de ces trois personnes se croisent, rien ne laisse prévoir que leur vie va changer. Il suffit d'un rien, d'une étincelle pour déclencher un feu d'artifice...

Je remercie tout d'abord l'auteure, ainsi que Livraddict, pour ce partenariat. Quand j'ai vu ce roman, j'ai tout du suite postulé car un roman qui parle de musique, qui allie donc mes deux passions, ça m'attire tout de suite.

Ce livre est typiquement ce que j'appelle un feel good roman. C'est le genre d'histoire qui va vous mettre bien, vous donner le sourire, vous relaxer. C'est une belle histoire qui retrace le parcours de trois personnages principaux sur toute leur vie. Amour, amitié, passion, épreuves, voici le joli cocktail qu'on savoure tout doucement.

Evidemment, le lien avec la musique a été un gros point fort pour moi. Nos protagonistes s'y plongent vraiment corps et âme, elle rythme leur vie et je trouve ça beau. Elle les accompagne dans les moments de bonheurs comme dans les passages difficiles de la vie. C'est de plus quelque chose qu'ils ont la volonté de transmettre que ce soit via la famille ou le professorat et j'ai beaucoup aimé cela aussi.

C'est vraiment un roman avec lequel on prend son temps. On a pas envie de précipiter les choses car on s'attache aux personnages, on se sent intégré dans leur cercle proche et on a pas envie de le quitter. C'est le genre de roman ou retrouver la descendance dans u autre tome me plairait beaucoup.

Ces derniers m'ont touché car ils se remettent en question, réfléchissent à leur avenir, à l'intérêt de leurs familles. Si elles sont célèbres, elles restent des personnes simples, avec des préoccupations communes à tous, des personnages auxquels on s'identifie donc très facilement.

J'ai deux petits bémols à citer tout de même. 
Cette avalanche de bon sentiment peut un peu tomber dans le "tout le monde il est beau tout le monde il est gentil". Si vous vous attendez (comme moi à un moment), à un rebondissement pour atténuer un peu ce côté là, ce ne sera pas le cas. C'est donc un petit point noir pour moi même si honnêtement, ça fait parfois aussi du bien une dose de purs bons sentiments!
Deuxième petite chose, j'ai été un petit peu gênée par certains clichés qu'on trouve par-ci par-là, surtout sur la relation de couple homme/femme. On a par exemple une remarque sur le fait que les femmes aiment forcément les chaussures de luxe ou le fait que les hommes "incarnent la force": "nous les hommes, nous voulons être forts" et qu'un homme souffrant est forcément touchant car il est censé être viril; que si on leur enlève leur fierté ils sont "aussi vulnérables que les femmes".
Cela va peut-être paraître anecdotique pour certains mais pour ma part, ça m'a un petit peu chiffonnée. C'est le genre de remarques que j'aimerais voir disparaître totalement de notre quotidien.

Cependant, c'est tout ce que j'ai trouvé à redire dans ce roman, donc c'est plutôt bon signe, car cela relève du détail! Si vous cherchez un roman qui va vous faire du bien, vous faire passer un bon moment au chaud chez vous avec un bon chocolat, bingo je vous l'ai trouvé!

L'auteure est également bloggeuse littéraire, voici son blog: lesentierdesmots.wordpress.com

jeudi 15 septembre 2016

Chronique lecture #61 - Lolita / Vladimir Nabokov


Editeur : Folio
Prix : 10,90€
Nombre de pages : 532p.
Genre : Drame / Contemporain
Résumé :
Humbert Humbert est en prison pour meurtre. Il raconte tout ce qui l'a conduit jusqu'ici, de son enfance avec son premier amour à sa rencontre des dizaines d'années plus tard avec Dolorès Haze une "nymphette" de 12 ans. Humbert est subjugué par la jeune fille et accepte même d'épouser la mère de Dolorès pour rester près d'elle. Jusqu'au jour où la "Grosse Haze" comme la surnomme Humbert découvre la vérité et meurt accidentellement. Commence alors un long voyage en tête à tête entre Humbert et l'adolescence.

Lolita et moi nous avons une longue histoire! J'ai commencé ce roman il y a environ deux ans. J'étais prise dans le roman, ma lecture me plaisait, le style aussi. Malgré tout, au fur et à mesure, un sentiment de gêne m'avait poussée à m'arrêter à un peu moins de la moitié du roman
Cependant, je déteste abandonner définitivement un livre et je ne voulais pas rester sur ce sentiment d'inachevé. La semaine dernière je me suis donc faite violence pour m'y remettre et finir cette histoire.

Je vous l'annonce d'emblée, ma lecture est restée laborieuse. En fait c'était un peu les montagnes russes (lol). Lors de certains passages j'étais très prise dans le récit, lors de la description des sentiments profonds de Humbert notamment, mais durant d'autres parties, je n'arrivais pas du tout à accrocher. C'était plutôt les passages où l'on se concentrait sur le road trip, la succession de lieux, d'activités... J'ai eu l'impression qu'il contribuaient à l'ambiance que l'auteur voulait donner à son récit mais pour ma part, il faisaient complètement retomber le soufflé...
Ma lecture a donc été longue et je ne suis jamais réellement parvenue à entrer dans le récit. Je me suis même perdue à des moments tant mon esprit vagabondait, si bien que je me retrouvais à des moments avec des personnages dont je me rappelais à peine...

En revanche, pour ce qui est de la gêne qui s'était installée dans la première moitié, je l'ai moins ressentie par la suite. Je pense que cela est du au fait que Lolita grandi et se défend plus face à son beau-père et aussi parce que lui déchante totalement. Plus l'histoire avance plus il se dégoûte lui-même, ce qui nous le rend forcément un peu plus sympathique. De plus (attention spoiler un peu..!), le fait que l'histoire ne se concentre plus que sur Dolores et lui ôte toute la dimension malsaine vis-à-vis de Charlotte, qui contribuait je pense au fait que j'étais mal à l'aise; d'autant plus qu'elle est amoureuse de lui et que lui tient des propos vraiment durs à son égard, n'ayant d'yeux que pour sa fille.