Chronique lecture #14 - Frankenstein ou le Prométhée Moderne / Mary W. Shelley

Editeur : Folio Plus

Prix : ? €

Nombre de pages : 373 p.

Genre : Classique / Science-Fiction

Résumé :

«Longues et nombreuses furent les conversations entre Lord Byron et Shelley, conversations que j'écoutais avec ferveur mais sans presque jamais y prendre part. Au cours de l'une d'entre elles, il fut question de diverses doctrines philosophiques et parmi celles-ci de la nature du principe de vie, de la possibilité qu'il soit un jour découvert et divulgué. [...] On disait qu'il [le Dr Darwin] avait conservé un morceau de vermicelle dans un bocal en verre et qu'un beau jour, par quelque moyen extraordinaire, ce vermicelle s'était mis de lui-même en mouvement. Ce n'était pas ainsi, en tout cas, que la vie se transmettrait. Peut-être parviendrait-on un jour à ranimer un cadavre. Le galvanisme portait à y croire. Peut-être serait-il possible de fabriquer les différentes parties d'un être, de les assembler et de leur insuffler la chaleur vitale.»

Mon avis :

Cette lecture aura été assez, voire très laborieuse pour moi. Si j'ai apprécié l'histoire, la narration m'aura posé pas mal de difficultés.

J'avais plutôt hâte de me lancer dans cette lecture, elle me paraissait parfaite pour ce mois d'octobre, je l'avais d'ailleurs prévue dans ma PAL Hallowctober. Je me suis donc lancée confiante. Pour que les choses soient claires, je ne m'attendais pas non plus à un roman effrayant, ni même à forcément frissonner. Je trouvais juste que le thème se mariait bien avec le mois d'octobre.

Comme je le disais, j'ai aimé l'histoire. Je la connaissais déjà un minimum forcément, notamment récemment avec la série Penny Dreadful (même si ce n'est pas très fidèle). J'ai aimé l'originalité et l'inventivité de Mary Shelley, qui même en se basant sur un mythe (comme cela est précisé dans le titre) a su réinventer l'histoire et se l'approprier.

Mais pas seulement, j'ai également apprécié les questions que ce récit nous amène à se poser, surtout pour l'époque. Les limites de la science, de l'humain, de son esprit et des positions qu'il peut se donner, et celles pour lesquelles il devrait s'abstenir. Ce roman interroge vraiment sur le moment où l'homme veut se donner la place d'un dieu (il insuffle la vie) et sur les conséquences que peut avoir sa trop grande estime de lui-même. 

On a bien sûr d'autres thèmes abordés dans le livre, comme l'amitié et l'amour, la différence, le rejet, la discrimination, la douleur, la vengeance. J'ai trouvé ce roman très complet sur le panorama des sentiments et j'ai trouvé que Mary Shelley avait les bons mots à mettre sur chacun d'entre eux, notamment via les paroles de la créature.

D'ailleurs, c'est un personnage qui m'a beaucoup touchée et émue. Malgré ses actes répréhensibles on ne peut s'empêcher d'avoir de l'empathie pour elle. Autodidacte, elle a appris seule le langage et les coutumes des hommes dans l'espoir de s'intégrer dans la société. Le rejet et le dégoût auquel elle doit faire face est très émouvant dans la mesure où cela peut être totalement transposable à de réelles situations. On se met à sa place en se demandant quelles seraient nos réactions si on faisait l'objet de tels traitements de la part de ses concitoyens.

Alors qu'est-ce qui m'a gêné me direz-vous ? 

Premièrement, la narration. L'histoire nous est racontée par une tierce personne, et nous n'avons donc que du discours rapporté, pas de dialogues. Pour moi cela apporte énormément de longueurs au déroulement de l'histoire. S'ajoutent à cela beaucoup de descriptions de paysages, qui, selon moi, n'apportent rien de particulier. Les discours sont de plus très longs et très détaillés, on se perd en descriptions encore une fois.

Deuxièmement, le personnage de Victor. Je ne l'ai pas du tout apprécié et je pense surtout que c'est à cause de cela que ma lecture a été aussi laborieuse. Je n'avais pas envie de lire ses immenses monologues rapportés où il nous expose sa haine vis-à-vis de la créature qu'il a lui-même créée. Il n'admet pas son erreur et ne fait que des reproches, passe son temps à geindre et à se placer en victime. Alors oui certes, il a le statut de victime vis-à-vis des actions de sa créature, et des choses affreuses lui arrivent, mais c'est sa faute. 

J'ai eu envie d'entrer dans le livre pour lui dire qu'il n'avait qu'à assumer ses bêtises et prendre soin de la créature à qui il a donné vie.

Pour résumer, je pense que si je n'avais pas eu autant de mal avec ce personnage et qu'il y avait eu un tant soi peu de discours direct, j'aurais vraiment passé un bon moment de lecture. Malheureusement, cela aura suffit à me laisser déçue.

Ma note : 12/20