Chronique lecture #57 - Juste une ombre / Karine Giebel

Editeur : Pocket

Prix : 7,90€

Nombre de pages : 606p.

Genre : Thriller

Résumé :
Tu te croyais forte. Invincible. Installée sur ton piédestal, tu imaginais pouvoir régenter le monde. Tu manipules ? Tu deviendras une proie. Tu domines ? Tu deviendras une esclave. Tu mènes une vie normale, banale, plutôt enviable. Tu as su t'imposer dans ce monde, y trouver ta place. Et puis un jour... Un jour, tu te retournes et tu vois une ombre derrière toi. À partir de ce jour-là, elle te poursuit. Sans relâche. Juste une ombre. Sans visage, sans nom, sans mobile déclaré. On te suit dans la rue, on ouvre ton courrier, on ferme tes fenêtres. On t'observe jusque dans les moments les plus intimes. Les flics te conseillent d'aller consulter un psychiatre. Tes amis s'écartent de toi. Personne ne te comprend, personne ne peut t'aider. Tu es seule. Et l'ombre est toujours là. Dans ta vie, dans ton dos. Ou seulement dans ta tête ? Le temps que tu comprennes, il sera peut-être trop tard... Tu commandes ? Apprends l'obéissance. Tu méprises ? Apprends le respect. Tu veux vivre ? Meurs en silence...

Je pense que Karine Giebel est l'une des auteurs que j'avais le plus envie de découvrir cette année. Etant une grande amatrice de thrillers, je n'entendais que du bien des siens. Ma très chère amie Louise m'a acheté Juste une ombre pour mon anniversaire, raison pour le lire évidemment, et ma maman, qui l'a lu avant moi, a complètement adoré, raison de plus encore pour m'y mettre. Je suis ravie de m'y être attelée, j'ai a-do-ré ma lecture.

C'est une lecture complètement addictive. J'avais envie de lire TOUT LE TEMPS. Karine Giebel arrive à nous accrocher dès le début de son histoire. Le rythme est bon, renforcé par l'alternance de points de vue, qui est quelque chose que j'adore dans les romans. On suit le point de vue de deux personnes : Cloé, la harcelée et Alexandre un flic plutôt givré. Les lettres insérées au cours du récit renforcent le sentiment d'oppression, c'est un bon ajout au récit. 

L'histoire est bien ficelée, l'ambiance est pesante. Tout se dégrade petit à petit, la folie s'installe. Cloé souffre et personne ne la prend au sérieux, elle s'enferme alors dans une spirale de peur, de paranoïa. Tout autour d'elle s'écroule, de son travail à ses relations amoureuses et amicales, elle est totalement enfermée dans sa douleur. Karine Giebel décrit ça à la perfection, à nous en faire froid dans le dos. Et si cela nous arrivait? Quelqu'un nous croirait-il?

J'ai beaucoup aimé les deux personnages principaux même si j'ai éprouvé des sentiments totalement contradictoires envers Cloé. On l'aime autant qu'on la déteste, on a pitié d'elle autant qu'on a envie de la claquer. C'est une femme a deux visages, celui qu'elle montre, femme forte, décidée, déterminée et celui qu'elle cache, une femme meurtrie. C'est un personnage de choix qu'à construit l'auteur, elle empli totalement le récit, tout tourne autour d'elle, comme dans sa vie, comme dans sa tête. C'est en apprenant à la connaître qu'on arrive parfois à la comprendre et parfois plus du tout. Ce sont justement ces contradictions que ressent le lecteur qui, selon moi, font la force du récit, ça contribue à nous perdre.

J'ai adoré Alexandre en revanche, lui aussi a deux faces, c'est un homme qui cache bien des choses et j'ai adoré apprendre à le connaître. Il m'a énormément touchée, c'est un homme exemplaire sur bien des points, et pour une fois, l'histoire d'amour m'a complètement chamboulée. 

Quant au personnage de Quentin, il m'a laissé bouche bée.

Le talent de Karine Giebel prend toute son ampleur quand, en plus de nous faire part des doutes et tourments de son personnage principal, elle arrive à nous en imprégner. A de nombreuses reprises je ne savais plus démêler le faux du vrai, savoir si Cloé inventait tout ou si réellement quelqu'un lui voulait du mal. L'auteure développe au fur et à mesure de l'histoire la personnalité de Cloé, son passé, ce qui nous fait basculer dans le flou. 

En nous distillant peu à peu des éléments sur la jeune femme, Karine Giebel immisce le doute en son lecteur. A tel point, qu'en plus de ne plus savoir quoi penser de Cloé, on a des doutes sur tous les personnages qui entrent en jeu, tout le monde est un malade potentiel.

En plus de ça, son récit est totalement immersif, on entre complètement dans notre lecture, on a nous aussi l'impression de voir cette ombre partout. C'est un roman dans lequel j'ai été plongée du début à la fin, et dont il m'a été difficile de sortir. 

Sans vouloir trop vous en dévoiler, ce qui a d'autant plus fait monter ma note, c'est la fin. Si il y a une note positive, ce n'est pas un happy end pour autant, et j'ai trouvé ça génial. Karine Giebel ne prend pas de pincettes avec ses personnages et ça change. C'est une fin pour le moins explosive, à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Elle termine le roman en apothéose.

Bref, si vous aimez les thrillers psychologiques, FONCEZ!