mardi 26 juillet 2016

Chronique lecture #53 - Le parfum / Patrick Süskind



Editeur : Le Livre de Poche
Prix : ?€
Nombre de pages : 308p.
Genre : Drame
Résumé :
Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus horribles de son époque.
Il s'appelait Jean-Baptiste Grenouille. Sa naissance, son enfance furent épouvantables et tout autre que lui n'aurait pas survécu. Mais Grenouille n'avait besoin que d'un minimum de nourriture et de vêtements et son âme n'avait besoin de rien. Or, ce monstre de Grenouille, car il s'agissait bien d'un genre de monstre, avait un don, ou plutôt un nez unique au monde, et il entendait bien devenir, même par les moyens les plus atroces, le Dieu tout puissant de l'univers, car " qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le coeur des hommes ".
C'est son histoire, abominable... et drolatique qui nous est racontée dans Le Parfum, un roman qui, dès sa parution, eut un succès extraordinaire et est devenu très vite un best-seller mondial.

Il était grand temps que je lise ce roman. Chaudement recommandée par mon entourage, je ne m'étais encore jamais plongée dans cette oeuvre. Pourquoi ? Je ne sais pas réellement, j'ai vu l'oeuvre cinématographique il y a quelques années je pense que je voulais l'avoir moins fraîche dans la mémoire avant de lire le roman. Bref, c'est chose faite !

J'ai trouvé cette lecture déroutante, à différents niveaux. L'histoire est très particulière, autant que son personnage principal.

Jean-Baptiste Grenouille est un homme bien singulier, que rien ne rapproche des autres. Il semble transporter le malheur dans son sillage, bien dommage pour les gens qui se trouvent sur son chemin. Il est rejeté par la société dès sa naissance, de par une différence inédite. Il va donc être baladé de "foyer" en "foyer", traîté comme un malpropre par ses pairs, travailler d'arrache-pieds pour une misère.

C'est un personnage qui va énormément évoluer. On assiste à sa transformation, d'enfant maltraité, d'ado exploité à monstre assumé. On a donc des sentiments contraires à son égard; dans sa jeunesse, on a de la peine pour lui et une envie de le protéger, qui va progressivement se muer en horreur à mesure que lui aussi évolue. C'est un homme qui va passer par pas mal de stades différents, qui va grimper l'échelle sociale et n'en devenir que pire. En prenant pleinement conscience de son talent hors du commun, il va se rendre compte qu'il peut agir sur tout le monde, les manipuler, et son ego va devenir surdimensionné. Il va se considérer comme un Dieu car il a sur les hommes certains pouvoirs que lui seul peut revendiquer.

La plume de Patrick Süskind est vraiment impressionnante. En plus d'avoir des impressions olfactives incroyablement réalistes, elle nous donne des ressentis totalement ambivalents au sujet de Grenouille. Elle décrit de manière surprenante ses sentiments, ou plutôt son absence de sentiments. On est face à un personnage hermétique à quoi que ce soit, sans conscience, sans culpabilité aucune. 
L'écriture est dure, abrupte, l'auteur lui fait refléter à la perfection le dégoût que Grenouille peut avoir de ses congénères, le fait qu'ils ne les considère que comme un moyen, un outil. Après tout ce qu'il a subi, il ne considère par l'humain, il le hait même.

Ce qui est d'autant plus étrange, c'est que si le personnage lui, ne ressent rien, nous lecteurs nous sommes chamboulés. Cette lecture m'a vraiment fait ressentir quelque chose de profond, ça m'a perturbé au fond de moi d'être devant quelqu'un d'aussi insensible, autant au sort des autres qu'au sien d'ailleurs. Rien ne compte mis à part la satisfaction de son sens dominant. Les étapes par lesquelles Grenouille passe pour y arriver n'ont aucune importance. Le fait d'être de plus confronté à une ascension du personnage puis à une descente d'autant plus difficile est également très percutant et instructif. Ce qu'il aura pu accomplir ne lui aura au final pas permit d'atteindre son but premier.

Cependant, bien que j'ai trouvé la plume très talentueuse, ma lecture a tout de même été un peu fastidieuse. J'ai parfois eu du mal à accrocher dans les moments où Grenouille reste à un endroit et expérimente par exemple. Disons que ma lecture n'a pas été aussi fluide que je l'aurais souhaité.

La fin de l'histoire m'a laissée sans voix. C'est une fin comme on en voit rarement, on est choqués, on se pose des questions, elle m'a vraiment marquée.
En tout les cas Le parfum est une lecture qui est loin de m'avoir laissée indifférente et dont je me rappelerais longtemps. Je vous conseille la découverte de cette oeuvre si vous ne l'avez pas encore lue.


8 commentaires:

  1. Je suis très contente que tu l'ai enfin lu !
    Ce livre m'avait aussi fait cet effet d'un point de vue olfactif. D'ailleurs le film est plutôt bon mais il manque ce vocalubaire qui permet de visualiser le film avec un autre sens que la vision.
    J-B Grenouille me donne envie de lire un de ces confrère : Dorian Grey. Un autre fou, dans un autre genre.

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    1. Il faudrait que je regarde de nouveau le film maintenant ^^
      Ouii Dorian Gray j'avais vraiment aimé, je te le conseille !

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  2. Ce livre, j'ai envie de le lire depuis un sacré moment. Mais je n'ai jamais trouvé le courage de me lancer. Un jour ^^

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    1. Mieux vaut tard que jamais :)
      Je pense que ça reste un classique à découvrir même si mon avis n'est pas à 100% positif ;)

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  3. Je ne suis pas du tout intéressé, pour ma part. Ce n'est pas mon style de lecture, en fait ^^

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    1. Je comprends :)
      C'est normal qu'on ai pas envie de tout lire !

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  4. Je pense que tu as choisi le bon terme pour définir ce livre : déroutant... C'est curieux car on aime presque être mal à l'aise en le lisant tellement il sort du cadre. On a l'impression d'être derrière Grenouille à tout moment, c'est extraordinaire.

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    1. C'est vraiment très bizarre les sentiment que procure cette lecture !

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