Editeur : Albin Michel
Prix : 19 €
Nombre de pages : 288 p.
Genre : Contemporain
Résumé :
Ils sont quatre. Quatre à avoir vécu sur la même réserve africaine, à l’avoir vue se transformer d’éden touristique en lieu de massacre. Quatre à découvrir que ni l’amour ni l’amitié n’empêchent la violence et la trahison. Quatre à être liés pour l’éternité.
Estelle Nollet, l’auteur de On ne boit pas les rats kangourous, excelle autant à décrire la vie sauvage, majestueuse et libre, que les détails précis, singuliers et impitoyables quand la bestialité et la vénalité surgissent. Une vision du monde crue et tonique, imprégnée de réalisme magique.
De nouveau une lecture faisant partie d'une sélection pour un prix à la bibliothèque où je travaille. De nouveau un livre vers lequel je ne me serais spontanément pas tournée. D'ailleurs de base je n'étais pas spécialement enthousiaste à l'idée de devoir m'y plonger. Encore une fois ça m'apprendra. Je devrais plus souvent me pencher vers ce genre de bouquins qui ne m'attirent pas forcément au premier abord car de manière générale, je fais de belles découvertes.
Le roman débute par sa tragique issue. On sait donc ce qu'il va advenir de nos personnages. C'est une entrée en matière brutale, mais on a envie d'en savoir plus. On sent que nos personnages on des choses à raconter.
La manière dont se déroule l'histoire est plutôt originale. On se retrouve en compagnie de quatre personnages (ce qui ne veut pas forcément dire "personnes"...), qui, sans le vouloir deviennent les spectateurs de leurs vies passées. Face à un mur devenu écran, ils suivent, et on suit; le cours de leurs vies. Petit à petit on découvre que tous les quatre ne sont pas là par hasard. Leurs destins s'entremêlent au fur et à mesure qu'on avance dans la lecture.
Estelle Nollet nous propose un déroulé des vies et des événements, de l'évolution du continent africain, sur une cinquantaine d'années. De la création de la réserve par le père de Harrison, un de nos personnages, en passant par sa reprise, sa rencontre avec un enfant bien particulier, le destin de son ami d'enfance... Je n'ai pas envie de vous en dire plus sur la nature où ce qui définit les personnages car c'est à découvrir selon moi.
C'est un roman qui, en plus d'aborder les choses de manière originale, parle de sujets sensibles, qu'on a pas forcément l'habitude de rencontrer aux quatre coins des librairies. En effet Quand j'étais vivant se centre sur la vie de cette réserve, avec tout ce qui en découle. Relations noirs/blancs, hommes/animaux, homme/nature, adultes/enfants. On découvre l'Afrique dans toute sa splendeur et dans toute son horreur.
J'ai forcément été émue par ce à quoi les Hommes sont confrontés. On est face à la misère, menant à n'importe quels moyens de survie. Les violences physiques, la prison, la condition des femmes, les chefs de gangs... sont autant de tristes réalités dépeintes durant notre lecture.
Etant également vraiment touchée par la cause animale j'avoue avoir eu quelques difficultés avec certains passages, où les scènes sont brutales. C'est la réalité et je le sais, et c'est justement pour ça que j'ai été si émue.
C'est un roman qui m'a touchée en plein cœur. L'auteure dit les choses sans artifices. Les sujets abordés sont difficiles et elle ne cherche pas à les embellir. Il est voué à nous faire réfléchir, réagir. Les statistiques à la fin du livre à propos du braconnage, des espèces en voie de disparition, du trafic d'organes nous portent le coup final. Certes c'est un roman, mais les faits sont bien réels, ils sont bien là, et on ne peux fermer les yeux.
Il m'a fait prendre conscience de mon impuissance face à toutes ces choses révoltantes et m'a donné une irrépressible envie de prendre une énorme brosse magique pour effacer toute cette ardoise. On veut recommencer à zéro mais Estelle Nollet nous montre bien qu'il est trop tard.
La plume de cette dernière explique, décrit, tout ces aspects avec brio. Elle nous ouvre encore plus les yeux sur ce que la bêtise et la vénalité de l'homme peut engendrer. Elle nous montre comment certaines décisions entraînent des réactions en chaîne et des événements pour lesquels on ne peut même plus pointer de coupable.
On s'attache à nos quatre personnages principaux. Ils ont leurs forces et leurs faiblesses, certains ont pris de mauvaises décisions. On est parfois scandalisés, parfois compréhensifs, on ressent de l'empathie aussi. On ne peut pas tout cautionner mais finalement, que ferais-t'on si c'étais nous ?
Quand j'étais vivant est un roman bien mené, émouvant, instructif. Je le conseille à tout le monde car on en ressort forcément touché et pas nécessairement indemne...
Ca doit être un sacré livre coup de poing effectivement ! Je suis vraiment ultra sensible en ce qui concerne les animaux, ça me retourne l'estomac et surtout ça ne s'efface jamais de ma mémoire donc j'évite au maximum de me confronter à cette réalité la ( je la connais en théorie, mais vraiment pas envie de me rajouter les images.. ) du coup, je ne lirai pas ce livre la maintenant tout de suite, mais c'est en tout cas un livre que je garde dans un coin de ma tete pour le jour ou je me sentirais prête :) En tout cas, on comprend super bien ton ressenti, bravo et merci pour ta chronique :)
RépondreSupprimerAnne
Je te comprends !Je suis pareil .. il y a pas mal de reportages que j'aimerais regarder mais je n'en ai pas encore le courage ...
SupprimerMerci à toi pour ce commentaire, ça me fait trop plaisir ! :)
Ça a l'air pas mal! Je ne sais pas si j'ai envie de le lire si cela traite de sujets difficiles, mais j'ai une amie qui part bientôt pour un an en Afrique, c'est peut-être un idée cadeau intéressante! ;)
RépondreSupprimerAh oui pourquoi pas effectivement ! :)
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